Norbert Elias - Qu'est-ce que la sociologie ?

Publié le par Xuihtecuhtli

Voilà un livre qui m'a posé pas mal de difficultés. Je l'ai surtout lu par curiosité, attiré par le titre. Je ne connais en effet absolument rien à la sociologie. Ce qui est raconté ici est donc ce que j'en ai retenu en tant que parfait néophyte.

L'auteur

Il s'agit de Norbert Elias, sociologue allemand (1897-1990), célèbre pour ses études sur l'évolution de la société occidentale, avec des ouvrages tels que La Société de Cour ou La Dynamique de l'Occident.

Introduction

L'ouvrage commence par une introduction où Norbert Elias nous explique le point de vue particulier que doit avoir l'homme vis-à-vis de la la société pour comprendre la sociologie : Il doit se voir, en tant qu'individu, comme faisant partie de cette société. Ainsi pour l'auteur, une phrase comme "l'homme et la société" est absurde car elle sépare deux éléments pourant imbriqués l'un dans l'autre.

La thèse d'Auguste Comte

Une fois cette introduction passée, le lecteur arrive au chapitre un face à une explication de la thèse du philosophe positiviste Auguste Comte (1798-1857), inventeur notamment du terme "sociologie". Il s'agit de la fameuse thèse des trois états, par lesquels passe la société humaine :
- l'état théologique, où l'homme cherche à expliquer la nature par des concepts surnaturels et divins figés.
- l'état métaphysique, où l'explication est cette fois-ci confiée à des abstraction, comme par exemple la "raison".
- l'état positiviste ou scientifique, où l'on recourt à l'expérimentation pour comprendre la nature.
La sociologie, qui étudie la société à l'aide de méthodes scientifiques, se situe donc dans ce dernier état.

Modèles de jeux

Vient ensuite le centre de l'ouvrage, où Elias expose sa théorie principale : la société est basée sur les interdépendances entre les individus. Chaque individu dépend d'autres individus qui dépendent de lui ; ainsi même un esclave excerce un certain pouvoir sur son maître car il fournit un travail pour lui. Toutes les relations de pouvoir sont donc à double sens. Cela s'inscrit également dans une logique historique : au fil du temps les activités se spécialisent, l'on devient de moins en moins autonome : ainsi depuis la nuit des temps on émergé des classes dirigeantes, qui se sont encore complexifiée avec l'apparition de la démocratie, qui provoque une interdépendance accrue avec le peuple. Ce même peuple s'est lui-même spécialisé : le temps du paysan autonome qui ne vivait que de sa terre et construisait tout lui-même s'éloigne ainsi de plus en plus. D'où toujours un renforcement de l'interdépendance entre individus, chacun spécialisé différemment. L'auteur explique tout cela avec des "jeux", qui servent d'exemples.

Les chapitres suivants introduisent quant à eux des notions brodées à partir des théories de Comte et d'Elias. L'une des plus intéressantes, à mes yeux, est notamment celle concernant les pronoms personnels, universels à toutes les langues (comprenons par là leur principe).

Conclusion

Un livre que j'ai donc eu du mal à comprendre par moment, connaissant mal la discipline dont il est question. Mais avec son chapitre sur les jeux, Norbert Elias nous fait comprendre sa théorie de l'interdépendance d'une façon simple et imagée. C'est sûrement cela que je retiens le plus dans cet ouvrage.
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