Article : Une Californie française (Claudine Chalmers)

Publié le par Xuihtecuhtli

Chalmers-8bis-2.jpgJe tiens aujourd'hui à attirer votre attention sur cet article de Claudine Chalmers, portant sur un aspect de l'histoire de la Californie malheureusement trop peu connu en France : l'importance de la présence française dans son histoire.

L'on y apprend en effet que la première reconnaissance des côtes de cette ancien territoire mexicain fut effectuée par un Français, le célèbre navigateur Lapérouse (1786). Tout cela à une époque où la Californie n'était encore peuplée que d'indiens et de padres franciscains. L'article fait également la part belle aux explorateurs, trappeurs (le plus célèbre étant Michel Laframboise, originaire de l'Orégon) et premiers colons français qui arpentèrent la Californie durant la première moitié du XIXe siècle. Un certain Jean-Louis Vignes, Bordelais, y fit notamment sa fortune avec des plantations de ... vignes.

Le coeur de l'articile concerne surtout la ruée vers l'or (1848 - 1854) ; c'est en effet durant cette période que commencèrent à s'installer en masse des colons de toute nationalité, les Français n'étant pas à la traîne. Subissant un long voyage de six mois en cap-hornier (le nom même du navire en dit long sur le trajet), ces derniers rejoignent les nombreux chercheurs d'or dans les mines. Surnommés par les locaux les keskydeez - la majorité des Français ne comprenant pas l'anglais, leur réaction était la plupart du temps de demander "qu'est-ce qu'il dit ?" - les colons s'installaient dans ce que l'on appellait les frenchtowns, où "la langue française [retentissait] du matin au soir" (Alexandre Holinski, à propos de la rue Kearny à San Francisco). Ils étaient plusieurs milliers.

Solidement implantés, ces colons et leur descendants réussirent pour une partie d'entre eux à faire fortune dans un Etat qui avait bien changé en un demi-siècle (Los Angeles atteint 350 000 habitants au début du XXe siècle, soit autant que Bordeaux à la même époque). La ville espagnole est devenue une ville américaine où les Français ont leur place dans le vignoble mais aussi dans l'art. Ainsi des noms comme Henri Roullier, Jules François-Pagès ou encore Léon Trousset s'illustrent dans la peinture dite "bohémienne", allant pour certains se former à Paris. Ces colons n'ont en effet pas oublié leurs origines, faisant preuve d'un patriotisme exacerbé pendant la période de la guerre franco-allemande ou fêtant régulièrement le 14 juillet les années suivantes.

La fin de l'article insiste notamment sur les nombreuses traces laissées par ces Français, dans la toponymie ou dans les noms de famille.  Il s'agit d'un aspect de l'histoire de notre population qu'il serait à mon humble avis idiot d'oublier ou de négliger, tant elle nous montre que nous avons des liens étroits avec le nouveau continent.

Publié dans histoire

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