Christie Golden - Le Vampire des Brumes

Publié le par Xuihtecuhtli

51KCRJR1NSL._SS500_.jpgParu en 1991 et traduit en français en 1995, Le Vampire des Brumes fait partie, comme le livre Mort d'un Sombre Seigneur chroniqué récemment dans ce blog, de la série de dark fantasy Ravenloft. Il s'agit d'une série de romans se déroulant dans l'un des mondes de campagne, ici fortement orienté horreur et épouvante, du jeu de rôles Donjons & Dragons. Je vous invite justement à vous rendre sur la chronique du livre de  Laurell K. Hamilton - Mort d'un Sombre Seigneur  si vous souhaitez plus de détail sur cet univers et les romans y étant liés.

 

L'auteur


Le Vampire des Brumes est également le premier livre de l'américaine Christie Golden, connue notamment pour avoir écrit une trentaine de romans se déroulant dans l'univers des jeux vidéos Starcraft et Warcraft, ainsi que dans celui de la série Star Trek. Au vu de la qualité habituelle des aventures inspirées de ce type d'univers de fiction (notamment dans le domaine du jeu de rôles), il faut avouer que ce premier ouvrage est plutôt réussi.

 

 Synopsis

 

Nous y est contée l'histoire du vampire Jander Etoile-Solaire, défunt elfe doré du monde de Toril (cadre des Royaumes Oubliés, autre monde de campagne de Donjon & Dragon, basé sur une fantasy très classique mêlée d'intrigues en tout genres), ayant juré de se venger de la créature ayant rendu folle la femme qu'il a aimé. Pour accomplir cette vengeance, il ne dispose que d'un seul indice, un mot donné par sa bien-aimée dans son dernier souffle : "Barovie". Barovie, le nom du pays où de mystérieuses brumes l'emporteront le jour où il hurlera sa soif de justice devant les cieux.

 

Dans cette étrange nation rappelant fortement une Roumanie médiévale fantasmée à la mode du XIXe siècle, Jander cherchera pendant des années des indices pour réussir sa quête. Il y rencontrera un grand nombre de personnages divers et variés, villageois rebelles, gitans inquiétants (les fameux vistani de l'univers de Ravenloft) et créatures de la nuit ma foi bien classiques (vampires - dont le redoutable Strahd von Zarovich - et loup-garous).

 

Critique

 

Si cette plongée dans l'univers de Ravenloft s'avère laborieuse pour le lecteur durant les premiers chapitres, le roman prends rapidement une tournure assez captivante. Les amateurs du monde de campagne y trouveront des réponses à certaines de leurs questions (pourquoi Lathandre, Seigneur de l'Aube1, dieu de Toril, est-il présent en Barovie ?), et une aventure reprenant bien les codes développés dans les livres de règles et de contexte. Ceux ne connaissant pas Ravenloft ne seront pas oubliés non plus, l'ouvrage expliquant peu à peu le fonctionnement du monde (contrairement, malheureusement, à Mort d'un Sombre Seigneur).

 

Il est toutefois à signaler que la traduction ne rend pas réellement honneur au style de l'auteur. La seule édition française du Vampire des Brumes date en effet d'une époque où l'éditeur Fleuve Noir imposait des coupes à ses traducteurs de romans basés sur des jeux de rôle. Le but était que le produit fini atteigne les 250 pages. Dans le cas du Vampire des Brumes, cela conduit à d'étranges sauts d'événements plus ou moins importants.

 

A noter que l'éditeur Milady a récemment sorti en France une nouvelle traduction d'un roman Ravenloft, Mort d'un Sombre Seigneur. Si ce dernier a un succès suffisant, il est possible d'espérer que d'autres bénéficient d'une traduction intégrale, dont Le Vampire des Brumes.

 

Conclusion

 

Le premier roman de Christie Golden est un livre qui se laisse lire très facilement. Comme tous les romans inspirés des univers de Donjons & Dragons, le style n'est pas mirifique et la profondeur est loin d'être au rendez-vous (à l'exception du personnage principal et, dans une moindre mesure, de son antagoniste), mais Le Vampire des Brumes se hisse bien au-dessus de la moyenne de ce type de production. Il ravira les amateurs du monde de Ravenloft, et distraira les autres aficionados de dark fantasy.


1 Sobriquet que les auteurs des Royaumes Oubliés ont peut-être repris du Coran (Sourate CXIII, 1, "Seigneur de l'Aube naissante"), à moins que ce ne soit une simple coïncidence. Les inspirations des concepteurs de jeux de rôles sont souvent intéressantes à étudier.

Publié dans romans

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