Cinéma : Les Noces Funèbres

Publié le par Xuihtecuhtli

les-noces-funebres.jpgLes Noces Funèbres (Corpse Bride, 2005), film de Tim Burton, nous présente l'histoire de Victor, jeune homme timide et maladroit fils d'une famille bourgeoise de ce qu'il semble être l'Angleterre de la fin du XIXe siècle. Promis à Victoria, une fille d'aristocrates sans le sous par ses parents arrivistes obsédés par l'idée de grimper l'échelle sociale, il se retrouve par erreur marié à une macchabée. Malgré la beauté du cadavre en question, par ailleurs très vivant, Victor n'a qu'une seule envie : retrouver sa promise, Victoria. Chose embêtante quand on est prisonnier du monde des morts ...

 

Ce synopsis nous promet une aventure mouvementé dans un film d'animation mêlé de comédie musicale. La technique utilisée ici est le stop-motion, l'animation image par image, nécessitant des marionnettes (créées par Ian Mackinnon et Peter Saunders) bougées au millimètre près pour la cohérence de chaque prise (un travail énorme). Cette technique est ici la même que dans L'Etrange Noël de M. Jack (1993), du même réalisateur.

 

En ce qui concerne l'histoire, celle-ci serait inspirée du folklore russe, un conte ou une mariée morte emporte avec elle un prince l'ayant malencontreusement épousée. Il semble cependant que Tim Burton l'aurait entendu oralement de la part d'un ami. D'où les difficultés pour retrouver l'histoire originale, qui plus précisément serait d'origine juive (inspirée de l'histoire d'une juive russe assassinée et enterrée lors de sa cérémonie de mariage par des antisémites). Il conviendrait également de jeter un oeil dans le folklore couché par écrit par Pouchkine au début du XIXe siècle, où se trouve un conte du nom de "Conte de la Princesse morte et des sept chevaliers". Ainsi, les sources semblent multiples.

 

L'univers des contes russes est connu pour faire la part belle au mal et à la mort, tout deux très présents. Les relations entre notre monde et l'au-delà y sont fortement valorisées (pour plus de détails voir cet article du Bulletin des Bibliothèques de France). Toutefois tout ceci est revisité à la sauce Burton.

 

Le monde des morts représenté ici, animé et joyeux, rappelle beaucoup celui d'autres films de Tim Burton. Encore une fois, nous pensons directement à L'Etrange Noël de M. Jack et à sa ville d'Halloween, mais aussi au premier film du réalisateur, Beetlejuice, où se dessinait déjà un univers post-mortem organisé et proprement délirant. Il est à mettre en contraste avec le monde sombre, silencieux et ... mort des vivants. L'un comporte des lumières vives et chaudes (mais sans rouge, dans le but de ne pas assimiler cet univers à l'enfer), et l'autre des couleurs froides. Les deux restent magnifiques, les Noces Funèbres étant un délice pour les yeux.

 

Le film est également un régal pour les oreilles, Danny Elfman ne nous décevant pas avec une musique douce et prenante. Les chansons, pas si nombreuse qu'il y paraît au première abord, sont réussies et plairont même à ceux que rebutent les comédies musicales. En bref, c'est Elfman, je pense qu'il n'y a rien à dire (dis-je en mettant mon objectivité au placard).

 

Vous aurez compris, en lisant cet article, que je considère que ce film d'animation est un petit bijou à ne pas manquer (que mon objectivité soit ou non au placard). Encore une fois, Burton - et Elfman - ne nous déçoivent pas.

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Publié dans cinéma

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